Entretien des sabots
d'une podologue équin
Les outils indispensables
pour entretenir les pieds de votre cheval
Quand tu ouvres ta malle, il y a ces outils que tu saisis presque sans y penser. Les fidèles, les basiques, ceux qui bossent avec toi tous les jours.
Voici les miens, avec leurs petits rôle, leurs bons côtés, et mes retours après des centaines de parages.

La pince à parer
ou l’outil du gros oeuvre
C’est l’outil avec lequel je commence la majorité de mes parages. Elle fait le “gros ménage” : on retire l’excédent de paroi, on donne la forme générale, on prépare le terrain pour le chanfrein et les détails qui sont réservés à la râpe.
Et clairement, quand la pince est bien affûtée et agréable à utiliser, ça change tout. Mon geste est plus fluide, plus net, et surtout plus doux pour le cheval. J’ai 2 pinces de tailles différentes qui peuvent s’adapter aux multiples gabarits d’équidés que je rencontre : une 12” et une 14”.
Ce que je recherche dans une bonne pince :
- une coupe franche, sans avoir à forcer
- une prise en main adaptée (j’ai besoin de précision, pas d’un bras de fer)
- un bon équilibre : ni trop lourde, ni trop légère
💡 Conseils :
- Je la nettoie et l’huile régulièrement avec du WD-40 pour la garder souple et efficace.
- Si tu as un peu de mal pour couper, tu peux aussi t’équiper d’un ressort pour pince !
- Attention à ce qu’elle ne tombe pas sur la tête coupante ou pire soit écrasée par un sabot. Si son tranchant n’est plus aligné, c’est cuit, la pince est ruinée.

Le trépied
Mon dos lui dit merci tous les jours
Travailler à la bonne hauteur pour le cheval et pour moi, c’est gagner en précision, en confort, et en longévité (du dos, des bras, et de la patience). Le trépied me permet de bosser proprement, sans me plier en deux, et de poser le pied en toute sécurité. Enfin bien sur, c’est dans le cas idéal d’un cheval dans une attitude collaborative.
Mes critères essentiels :
- base stable (même en terrain irrégulier)
- réglable en hauteur
- support pour le pariétal et pour le travail d’équilibrage
- des gros aimants intégrés pour placer mes outils à portée de main
- parce que le tissus absorbe et conserve les mauvaises odeurs,
- parce que le tissus s’abîme plus vite que le caoutchouc et les coup de râpe vont cisailler le tissus,
- au cours des parage, la râpe peu venir aussi limer la zone d’attache du tissu et rendre impossible le changement (oui ça m’est arrivé, j’ai littéralement limé les pas de vis de l’attache, impossible de pouvoir le changer lorsqu’il a lâché, la loose).
Le cure-pied ou l’objet le plus perdu par les cavaliers, sauf par moi !
Oui, basique. Oui, simple. Et pourtant, c’est souvent lui qui me permet de voir le sabot comme il est vraiment. Avant chaque parage, je commence par là. Parce que sans vision claire = parage flou.
Mes critères :
- solide, qui ne se tord pas au moindre caillou
- manche antidérapant (ça glisse vite avec les gants ou la pluie)
- avec une brosse intégrée pour faciliter le nettoyage du pied (un vrai + si c’est une brosse métallique)

La râpe,
ma meilleure amie pour les finitions
La râpe, c’est clairement l’outil que j’use le plus. Elle me permet de faire le plan de mon pied, de chanfreiner efficacement et de redonner de la fonctionnalité et de l’équilibre au sabot.
C’est l’outil du détail, du “c’est presque bon… hum non, encore un coup ici”.
Ce que je recherche dans une râpe :
- une vraie accroche sur la face râpe (sans bourrer en hiver et très agressive en été),
- une finition nette sur la face lime,
- de la largeur, pour travailler efficacement en en minimum de coup de râpe,
- une bonne prise en main, pas trop lourde (merci les poignets).
Depuis plus de 3 ans, j’utilise le modèle Heller EXCEL Legend de la marque MUSTAD. Si tu cherches un modèle un peu plus polyvalent, qui s’adapte à tous les niveaux de pratique du parage, je te conseille le modèle Heller EXCEL Original.

Les rénettes,
mes bistouris de précision
N’y voyons pas un acte chirurgical, mais le tranchant est si important qu’il faut faire très attention avec cet outil ! Je l’ai en deux exemplaires : un pour la main gauche et un pour la droite.
C’est l’outil qui demande le plus de précision, pour dégager une fourchette, affiner une zone ou enlever un peu de sole (morte et/ou poudreuse !), redresser des barres…
Ce que j’aime :
- une lame bien affûtée (très important !)
- un bon équilibre dans le manche et une prise en main agréable
- une lame peu recourbée (plus simple à affûter et bien plus précis)
Tu peux être tenté de t’orienter vers les modèles “loop” avec un double tranchant, souvent dans le but de faire une économie pour ne pas à avoir à en acheter deux. Je comprends. Personnellement, je trouve que cette forme de “loop” est un enfer à affûter efficacement et que l’on se retrouve vite avec un outil de plus en plus difficile à utiliser.

Les essentiels
pour un professionel du pied
Ce sont les outils qu’on pourrait croire “optionnels”… jusqu’au jour où on travaille sans eux. Et là, on se rend compte à quel point ils nous facilitent la vie, affinent nos observations et rendent notre pratique encore plus précise (et agréable).
Voici mes chouchous, les discrets mais redoutables compagnons de ma malle 👇
Le pic à gravier Mon détective des recoins
Il m’a sauvé plus d’une fois. Ce petit outil me permet de dégager les gravillons coincés dans la paroi (début ou stade avancé de séparation de paroi, fourmilière, etc.), de vérifier les fissures ou de nettoyer une lacune bien remplie.
Il ne paie pas de mine, mais il me donne une vraie vision de ce qui se passe en profondeur et de la taille de la cavité.
Parfois, j’utilise un simple tournevis plat fin à la place du pic à gravier, ça se trouve dans n’importe quelle boutique de bricolage ou grande surface pour très peu cher !
Le compas
ou mon 3ème œil
Quand j’ai besoin de mesurer, de vérifier l’équilibre entre les pieds ou tout simplement d’avoir une donnée plus objective que “à vue d’œil”, mon compas entre en jeu.
Il me permet de confirmer mes impressions, et parfois de repérer des décalages que l’on ne verrait pas forcément autrement. Il peut être un indispensable pour suivre l’évolution d’un pied dans le temps, surtout en suivi régulier.
La brosse métallique
la reine du nettoyage
Avant de râper ou d’examiner une zone en détail, j’aime bien passer un coup de brosse métallique. Elle enlève les restes de terre sèche, de boue, ou de matière morte en surface de façon bien plus efficace qu’avec la brosse du cure-pied. Elle permet aussi de bien identifier la présence de petits cailloux coincés dans la ligne blanche ou entre les strates de paroi. Ceux-là on les enlève au plus vite avant qu’ils ne fassent des étincelles avec les coups de râpe (oui ça m’est arrivé plus d’une fois ✨)
Un sabot bien propre, c’est un sabot lisible.
La pince à sonder , pour détecter toute sensibilité avec précision
Je ne m’en sers pas à chaque parage, mais quand une sensibilité est présente, elle me permet de mieux la comprendre. Une fourchette ou une lacune m’interpelle ? Un abcès est suspecté ? Elle m’aide à explorer en douceur, sans risquer d’aggraver une sensibilité lors du parage.
C’est un outil très utile pour anticiper, observer, poser un doute — jamais pour diagnostiquer, mais toujours pour comprendre un peu mieux.
Un petit outil pro, qui a sa place dans ma trousse “au cas où”.
Les gants, pour garder des mains fonctionnelles (et à peu près présentables)
Je n’ai du les oublier qu’une fois ! Et je regrette chaque fois où je fais un peu de zèle en me disant que ce n’est qu’un petit trou et qu’ils peuvent faire encore un ou deux parages.. . Entre la râpe, les rénettes, les micro-chocs et les sabots glacés (et pleins de boue) l’hiver, mes mains ont besoin d’un minimum syndical. Le métier est suffisamment ingrat pour se projeter soi-même dans une situation d’inconfort.
Gants de travail anti coupures
On peut aussi s’équiper de gants de jardinage anti-coupure. Se protéger c’est important, personne n’a quoi que ce soit à prouver en parant à main nues !
💡 Conseils :
- J’ai toujours une paire d’avance dans ma malle
- Je les change dès qu’un trou est plus large qu’un tic tac (si on peut éviter de finir avec la peau des doigts rayée, c’est mieux)
- L’hiver, je les glisse sous mon pull pour commencer à travailler avec les mains chaudes (ou sous mes fesses avec les sièges chauffants pendant que je suis sur la route, mais attention : que lorsqu’ils sont secs !!)
Quelques accessoires en plus
Pour aiguiser :
Pour le bootfitting :
Pour le nettoyage des cavités en paroi :
Pour les soins
Du scotch gris : dans la catégorie au cas où 😉
Des lingettes bébés : pour le nettoyage des pourritures profondes de fourchettes, ou me laver les mains (ou les pauses techniques au milieu de nulle part (ça se sont les aléas des métiers d’extérieur 😅)
Les conseils d'entretien des sabots
basés sur l'expérience d'une podologue équin
Chaque outil dans ma malle a été choisi avec soin, testé sur le terrain, approuvé par des centaines de sabots. Ce ne sont pas juste des objets : ce sont mes alliés du quotidien, ceux qui me permettent de travailler avec précision, respect et confort. Si certains t’ont tapé dans l’œil, le liens sont là pour t’aider. Certains sont affiliés — en passant par eux, tu soutiens mon travail et tout ce que je partage ici gratuitement. Et si tu veux voir ces outils en action, rejoins-moi sur mes réseaux — je t’y montre l’envers du décor, avec pédagogie et passion.
À très bientôt,
Léa
